jeudi 9 octobre 2008
Le prix de l'orgueil
Quand l'édifice est majestueux, qu'il dépasse notre champ de vision, qu'il est en dehors de toute dimension humaine, ne faudrait-il pas s'interroger sur le prix payé par les batisseurs. Je ne parle pas d'argent, mais de souffrance. Combien d'hommes ont donné de leur vie dans la construction de la bâtisse et pour servir quels intérêt, quelles puissances ? Ce que nous admirons aujourd'hui comme grandiose n'était-il pas hier monstrueux et démesuré ? Des pyramides ou des cathédrales, ... fallait-il avoir la plus grosse pour rester dans l'histoire ? ... un orgueil dont la facture a été réglée par des oubliés, orgueil que nous visitons avec tant de respect...
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3 commentaires:
Je ne sais pas si cela a un rapport avec la semoule, mais ce qui est évoqué là me fait penser à une sensation que j'avais eue lors de mon seul, unique et mémorable séjour sur le continent Africain, en l'occurrence Mauritanie.
Le pays est pauvre. La capitale accueille la moitié de la population dans des conditions terribles à nos yeux occidentaux.
J'avais été esbaudi par la mosquée grandiose construite en face des "taudis". Cela tranchait sacrément. Et ce qui m'avait le plus esbaudi, c'était la fierté de ces gens d'avoir une si belle mosquée. Pour eux, c'était un signe de puissance et cela ne les choquait pas plus que ça que tant d'argent et d'énergies aient été mises dans l'édifice, sa construction, etc.
A 20 ans, j'habitais à quelques centaines de mètres du Château de Versailles et je criais à qui voulait l'entendre qu'on ferait mieux de le raser ou d'y installer des pauvres, d'en faire des HLM. Je trouvais tout cela indécent.
Heureusement, qu'on ne m'a pas écouté.
Heureusement, qu'on change.
La beauté, ça peut remplir le ventre aussi (même celui des petites fourmis bâtisseuses)
D'ailleurs, on voit bien sur ta photo qu'au premier plan, (premier abord) la dureté de ce gris, même pas noir et blanc, nous en impose et nous plombe un peu. Mais c'est pour mieux nous emmener vers la lumière, alors...
Je ne renie pas le beau, ni l'utilité du beau, bien au contraire. Je pense cependant que ce beau-là, oeuvre exclusivement humaine (la nature n'y ait pour peu de chose), transpire la sueur et le sang. L'édification de tels ouvrages (au demeurant magnifiques)ont causé la mort de nombreux apprentis et maçons, pour assouvir la mégalomanie de quelques puissants.
Pour reprendre une phrase de Guillaume Duval (rédacteur en chef de la revue Alternatives Economiques) : "En faisant contruire des pyramides, les pharaons se mesuraient à qui avaient la plus grosse !" ...
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